31 mai 2007

Préconisations Stratégie d'Alliance - Groupe Médias

Avant de commencer, il faut noter que de par la position spéciale de l’acteur médias dans la chaîne de la santé, la nature des stratégies et leurs formes même seront différentes des stratégies d’alliance seront différents que pour les autres acteurs (médecins et pharmacien par exemple…).

Ceci dit, il ressort de presque la totalité des entretiens que les différents acteurs médias sont disposés à coopérer pour créer une synergie et un mouvement capable de faire porter notre principale problématique au grand jour. S’allier avec les autres acteurs, c’est leur donner à chacun une tribune pour porter leur voix. Les différents acteurs que nous avons interrogé sont d’ailleurs ouvert à l'écriture d"articles sur l’aspect stratégique de la santé en France.

Quelques médias tel le site Egora.fr à travers son directeur Mr Trebucq (directeur de panorama du médecin) sont déjà dans une logique de promotion de la santé comme axe stratégique en France. Pour rendre plus efficace ces différentes petites initiatives, il serait certainement intéressant de créer LE medium de référence en France qui portera la voix de cette problématique. Ce medium (papier, internet, journal…ou autre) serait le point de rencontre des autres acteurs pour parler de la santé du point de vue stratégique. Le blog Cœur2santé.fr se pose très modestement sur cette logique.

D’un autres côté, certains médias étant toujours retissants par rapport à notre projet ont besoin d’actions concrètes menées à ce sujet pour qu’ils puissent en parler, ou bien trouver avantage à en parler. Le journaliste du journal Le Monde nous disait d’ailleurs à ce sujet qu’il ne trouvait aucun intérêt à parler d’autres choses que de faits. Il faudra sûrement aussi pour que ce projet voit le jour (et le colloque en projet sera l’un des premiers éléments de sa naissance) amener une majorité de grands médias santé (les généralistes plus que les autres) à participer au mouvement.

L’aspect stratosphérique du sujet est un frein à l’implication des médias français dans le processus. Leur majorité est trop proche des faits dans le traitement des sujets, occultant toute dimension stratégique. Il faudrait ainsi le simplifier, le rendant le plus palpable possible, et l’abordant d’un angle totalement opérationnel en montrant quels avantages, surtout financiers, la France peut tirer d’un tel projet. Ce point est essentiel pour une synergie des intérêts des différents acteurs. En terme de communication, nos compatriotes sont malheureusement plus sensibles aux aspects financiers que stratégiques.

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Interview du journal Pharmaceutiques

Nicolas Meynaud


A ses débuts, Pharmaceutiques était un groupe de lobbying qui conseillait le LEEM. C’est en 1990 qu’ils s’aperçoivent qu’il n’existe pas de plateforme de médias, aboutissant ainsi à la création du journal.

Le journal a toujours une vocation à « convaincre », puisque que le LEEM paye l’abonnement au monde politique. Il s’agit ici du désir de valoriser l’industrie pharmaceutique.

Aujourd’hui, l’IMS qui a racheté le journal abrite la partie conseil, et le journal en lui-même est physiquement détaché.

  1. Les Valeurs du Journal

Il défend l’industrie pharmaceutique dans sa globalité et sa diversité. C’est un journal qui se fait l’écho de l’actualité de l’environnement de l’industrie pharmaceutique, mais aussi l’écho sur les politiques de santé. Il ne s’occupe pas des problématiques de santé publique, mais est davantage concerné pas des logiques de financements.

  1. Le Système de Santé

Selon Monsieur Meynaud, le système de santé est très bon, et l’un des meilleurs au monde : il faut aussi le préserver et le développer. C'est, selon lui, un des derniers secteurs en France où nous gardons un avantage concurentiel. En revanche, il ne faut pas confondre le système avec son financement.

Le système est donc à développer, et particulièrement en tirant davantage profit des ressortissants étrangers qui, selon Monsieur Meynaud, peuvent contribuer aux financements du système de santé en France en apportant de nouveaux capitaux.

  1. ‘Exportabilité’ du système ?

Notre système est déjà plus ou moins présent dans certains pays comme au Maghreb où la plupart des médecins ont étudié en France, et ont donc une formation française.

Il ne faut pas négliger qu’exporter notre système de santé, c’est aussi exporter notre modèle de santé.

L’un des problèmes actuel est la gestion paritaire du système de santé, financé par l’argent des travailleurs (CNAM).

  1. Axe Stratégique

Il faut favoriser un environnement attractif pour le développement des produits de soin en France. Cet aspect attractif doit se concrétiser d’un point de vue macro-économique, c'est-à-dire en arrêtant d’assommer l’industrie pharmaceutique par les taxes. Même si, en soit, ceci est déjà le combat politique du LEEM, le para médical est aussi concerné.

On observe aujourd’hui des mouvements de fusion / acquisition très important dans l’industrie pharmaceutique. Deux raisons principales à ce phénomène : :

- La recherche coûte de plus en plus chère et il faut mettre en place des logiques de portefeuille produit. Il ne faut pas non plus oublier également que l’industrie et les chercheurs ont déjà fait de nombreuses découvertes et réduit le champ pour de nouvelles recherches.

- Le phénomène de risque. Les patients demandent maintenant un risque zéro sur les médicaments. Le management du risque de l’industrie pharmaceutique a également des impacts sur la baisse de la R&D.

On observe enfin un changement de modèle de l’industrie pharmaceutique qui cible aujourd’hui sa recherche sur des maladies de niche. Mais, l’argent pose toujours un problème.

Selon Monsieur Meynaud, la France a les capacités pour être une terre d’accueil pour la recherche.

Le financement Bill Gates est selon lui une très bonne chose. Le problème selon lui vient du fait que l’on pose des questions industrielles et que l’on a des réponses de solidarité nationale. Ces financements permettront entre autre de protéger la propriété intellectuelle, qui est l’un des enjeux majeurs du développement de l’industrie pharmaceutique et du développement de la santé.

Sous l’égide de ces fondations, les populations en voie de développement seront à même de pouvoir bénéficier d’aides, tout en respectant un certain code de conduite.

  1. Relations entre acteurs

Peu de relations avec les associations de patients. Le journal se positionne sur des débats globaux, et n’a donc pas de difficulté à accéder à l’information.

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Interview Le Quotidien du Médecin


Gérard Kouchner

Le Quotidien du médecin



  1. Comment est-ce que vous développez les problématiques du système de santé français et sa place dans le monde ?

La santé comme axe de rayonnement stratégique de la France est depuis longtemps dans les préoccupations des acteurs de la santé, en particulier suite à une étude du CREDEF publié il y a quelques années. Pour Gérard Kouchner, la santé est un axe de développement économique.

Les acteurs principaux de cette économie sont les médecins. Le dialogue est facile quand il s’agit d’axes médicaux. En revanche, là où on rencontre encore certaines difficultés, est lorsque nous abordons l’axe comptable. Selon Gérard Kouchner, on obtient peu par des discours coercitifs.

Le but actuel recherché est de mieux prescrire en essayant d’économiser. Gérard Kouchner nous rappelle qu’au-delà de la nécessité de répondre à un système de santé expérimenté, il faut aussi pouvoir faire tourner la machine économique. C’est justement là que se situe la faille du système actuel.

Un autre problème est la vision des médecins, tout comme du grand public, vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique. Celle-ci est trop souvent diabolisée. Il s’agit ici de mettre en place un travail de communication.


  1. Quelles relations entretenez-vous avec les partenaires non-médicaux (non médecins…) tels que les industries pharmaceutiques, associations de patients, ONG… ?

Le Quotidien du Médecin donne régulièrement la parole aux associations de patients, mais ne leur envoient pas le journal, car il est interdit d’envoyer des journaux pour des produits éthiques à des non médecins.

Les échanges d’information avec les associations de patients marchent mieux qu’avant.


3. Pensez-vous qu’il serait possible d’adapter tout ou partie de notre modèle de santé français dans des pays en développement ?


Hillary Clinton a tenté de le faire, et le résultat n’a pas été probant.

Pour les pays en voie de développement il s’agit d’une action absolument indispensable (il faut avoir un accès aux soins organisé et équitable). Ainsi, le frère de Gérard Kouchner avait fait une étude sur la possibilité d’importer le système de sécurité sociale au Gabon. Le résultat de cette étude démontrait d’ailleurs que c’était tout à fait applicable. Bien entendu, il faudrait mettre en place un système de cotisations très basses.


4. En tant qu’acteur de la santé, quelles sont pour vous les conditions pour que la santé devienne un axe de rayonnement ?


Pour Gérard Kouchner, le système marche plutôt bien. Les 35 heures sont en revanche un véritable problème. Globalement, le système pâtit d’une difficulté d’accès aux professionnels de la santé, dans le sens où il y a de moins en moins de médecins, entraînant de fait une inégalité dans la répartition des soins. L’accès à la médecine spécialisée est de plus en plus difficile.

Afin de financer la recherche et de redynamiser le secteur, il est également indispensable que l’industrie pharmaceutique vende ses médicaments à un très bon prix. Pour le moment, le délais d’obtention des prix en France est encore trop long, et trop influencé par la politique.

Enfin, la France n’a pas encore trouvé de moyens efficients pour financer l’innovation et la recherche.

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Interview L'Express

Vincent OLIVIER

L’Express


  1. Comment est-ce que vous développez les problématiques du système de santé français et sa place dans le monde ?

Il faut envisager la réponse sous deux axes :

L’axe économique : lié aux questions de remboursements, de caisses sociales, mais aussi de guerres intestines privées.

L’axe thérapeutique au sens large : les nouveaux vaccins, les nouvelles recherches. Il s’agit ici d’aborder le volet médical pur.


  1. Quelles relations entretenez-vous avec les partenaires non-médicaux (non médecins…) tels que les industries pharmaceutiques, associations de patients, ONG…

Au niveau de l’industrie pharmaceutique : les rapports sont bons. Le seul aspect récurrent, qui rend souvent le dialogue plus difficile, sont les questions d’ordre économique. Il existe dans l’industrie pharmaceutique une sorte de « secret défense » autour de ces aspects. Cependant, il semblerait, pour Vincent Olivier, que le problème soit d’avantage lié à un mauvais timing, plutôt qu’à un réel refus de communiquer.

Il faudra faire en sorte de normaliser cet échange d’information au fur et à mesure du temps, en prenant en compte les périodes difficiles et les enjeux liés à une industrie aussi particulière que celle de la santé.

Au niveau des associations de patients, les problèmes viennent plus du comportement. Il y a les associations dont on parle tout le temps, et qui se prennent peut être parfois un peut trop au sérieux, et celles dont on ne parle pas et qui voudraient justement qu’on s’intéresse davantage à elles.

Il y a également un problèle de communication avec les laboratoires qui ont une certaine difficulté à trancher entre les journalistes économiques et les journalistes médicaux. Il n’est pas toujours évident de faire la part des choses et de différencier le discours de l’interlocuteur, sachant aussi que les questions d’ordre économique sont de plus en plus importantes, et ont tendance à supplanter le relais d’information médicale.


  1. Pensez-vous qu’il serait possible d’adapter tout ou partie de notre modèle de santé français dans des pays en développement ?

Selon Vincent Olivier, il n’y a pas beaucoup de choses adaptables, notamment en offres de soins. Le système français porte trop sur l’assistanat, et ne pourrait convenir dans des pays en voie de développement. Il pense particulièrement au système du remboursement automatique.

Autre chose non exportable: le fait que les médecins puissent s’installer où ils le désirent. Ce système est beaucoup trop libéral pour ceraines pays, et ne résoudrait pas les problèmes intrinsèques de pays en difficulté économique.

En revanche, le réseau de soins serait transportable avec un bémol concernant l’Afrique. Le système actuel de maillage et de toile d’araignée est exportable. Il en serait de même pour le système de fixation des prix est bon. Pour l'avenir, il important dans ce cas de faire attention. à ne pas laisser l’industrie pharmaceutique seule gérer les questions de prix.

Il serait tout aussi intéressant d’exporter un conseil de l’ordre des médecins, à condition cependant d’être efficace et transparent. Selon Vincent Olivier, le conseil de l’ordre des médecins français est actuellement loin d’être parfait, et particulièrement corrompu.

Enfin, il serait plus que favorable de pouvoir exporter le principe de la MNC aiinsi que celui de HAS, accompagnés de guides de bonnes pratiques. Vincent Olivier insiste d’ailleurs sur son caractère nécessaire.


  1. En tant qu’acteur de la santé, quelles sont pour vous les conditions pour que la santé devienne un axe de rayonnement ?

Problème :

Depuis Seguin (soit environ 15 ans), on rembourse de moins en moins et on cotise de plus en plus. D’autre part, le système actuel de négociation avec les médecins est sans contre partie. En effet, le système actuel veut qu’on augmente les honoraires des médecins en promesse d’un changement de comportement : système qui jusqu’à aujourd’hui est loin d’avoir fait ses preuves.

La France va vers une vraie inégalité des soins, déviant du semblant d'égalité qui prédominait il y a 20 ans sur ce domaine. Le système se transforme en un système à deux vitesses.

Un domaine cependant serait une piste : l’hôpital public qui est en soit une très bonne chose. Seulement, au prix d’un effort budgétaire trop élevé, il risque de ne pas être vivable à terme.

Un autre modèle intéressant est la forme de T2A, qui commence à se démocratiser en France. Ce serait un critère pour les crédits pour jouer sur les marges.


  1. Autres points stratégiques abordés

L’image du médicament aujourd’hui en France change. Avec l’arrivée de médicaments de société (comme le viagra), et le para médicamenteux, le système évolue. (Système d’OTC - Over the Counter). Le médicament change de statuts et certains sortent du champ de la prescription classique. La croissance à deux chiffres à laquelle les laboratoires étaient habitués diminue de plus en plus et les laboratoires ont du changer de stratégie pour maintenir leur revenus.

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Interview Egora.fr


Alain Trebucq

Egora.fr




  1. Quels sujets non-médicaux abordez-vous dans votre journal ? Comment est-ce que vous développez les problématiques du système de santé français et sa place dans le monde ?

Alain Trebucq vient d’écrire un éditorial dans la revue "Panorama du Médecin" traitant de l’enjeu stratégique de la santé en France. Il croit que la santé peut être conçue comme un axe stratégique pour le rayonnement de la France. Il pense aussi que c’est un bon moyen pour doper l’économie française à terme, ainsi que l’image de marque de la France.

Une partie de la publication de Egora.fr sera désormais orientée "politique".

L’inexistence d'un débat sur la Santé lors des dernières élections prouve que le monde politique est loin de prendre conscience de ces problématiques.


  1. Quelles relations entretenez-vous avec les autres acteurs (médecins, pharmaciens, associations, hôpitaux, politiques, syndicats, patients, médias, ONG) … Quelle serait votre démarche pour communiquer avec ces acteurs dans le cadre d'un tel projet ? Quels sont les acteurs du système avec lesquelles vous pouvez avoir des stratégies d’alliance?

Alain Trebucq est prêt à en débattre face aux politiques dans un éventuel colloque. Il entretient aussi des relations neutre par rapport aux différents autres acteurs, à part peut être les autorités de régulations. Il dénonce entre autre le harcèlement par les caisses maladies des médecins.


  1. Pensez-vous qu’il serait possible d’adapter tout ou partie de notre modèle de santé français dans des pays en développement ?

Oui, mais il faudrait harmoniser le système de la santé et arrêter d’opposer les intérêts des différents acteurs : ceux des médecins et des patients par exemple.


  1. En tant qu’acteur de la santé, quelles sont pour vous les conditions pour que la santé devienne un axe de rayonnement ?

Le problème du système de santé en France est que son efficience tend à se fragiliser. Il y a une désespérance des professionnels de la santé.

Il faut investir dans cette "entreprise" car il y a un manque de moyens chroniques comparé à l’entreprise de Bill Gates.

Une meilleure utilisation des ressources est à mettre à l’ordre du jour aussi.

Les repères dans le monde de la santé sont perdus par rapport à une période où, par exemple, le médecin était considéré presque comme un notable et où sa décision était incontestable (années 70).


  1. Comment pensez vous pouvoir contribuer à un tel chantier ? Quelles seraient les possibles modalités d’application ?

La presse est un medium qui doit anticiper les évolutions. Il est nécessaire d’écrire à ce sujet. et c'est ce que fait Egora.fr.

Il faudra aussi avoir un rôle pédagogique, et pouvoir avoir un poids sur les politiques.


  1. Autres remarques

Il faut que les français comprennent que la santé en France est une chance et non une contrainte.

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Interview Medcost & Doctissimo


Laurent Alexandre

PDG de Medcost et Doctissimo





  1. Quels sujets non-médicaux abordez-vous dans votre journal ? Comment est-ce que vous développez les problématiques du système de santé français et sa place dans le monde ?

Le site doctissimo.fr a un lectorat aux 2/3 féminin, il est n°1 en Belgique, en Suisse et au Canada. Le trafic est important car il représente 950 000 visiteurs par jours. Le but du site est d’être très pratique. Le lecteur attend des conseils et des informations que d’autres peuvent lui donner de manière amicale.

De par ses lecteurs et les intérêts de ceux-ci, le site est un peu distant des sujets liés aux problématiques de stratégie.



  1. Pensez-vous qu’il serait possible d’adapter tout ou partie de notre modèle de santé français dans des pays en développement ?

En l’état actuel, le système de santé français ne mérite pas d’être promu.

Pour que cela change il faut une base de médecine française dans laquelle on promeut ce que l’on sait bien faire. Et pour cela, il faut promouvoir les grandes actions.

Le système français est face au système américain qui dispose de deux bons outils de promotion, à savoir Hollywood et la vision ultra techno de la médecine US notamment diffusé par Medline.

En France il y a une incapacité à développer de véritables projets technologiques de ce niveau.

La France et l’Europe ne disposent pas d’un système d’information suffisamment important, la langue française est insuffisamment rayonnante et ne peut que difficilement concurrencer l’anglais.

Il y a aussi une trop faible représentation des médicaments, et un faible pourcentage y compris dans les technos. Il y a beaucoup d’absence dans les gammes de produits car les laboratoires ne peuvent être présents sur tous les secteurs du marché.

Statistiquement, la plupart des produits sont étrangers (95%) US, Europe, Japonais, Inde et montée en puissance de la Chine. La France ne représente qu’une petite partie.

Le problème de cet univers est que c’est déstructuré. Il n’y a pas de vecteur clair. Vision brownienne sans direction.

Bill Gates et Warren Buffet ont une réelle influence. L’OMS est contestée par ce que fait Gates. Il faut penser à voire comment cela peut avancer. Il faut voir l’influence sur le terrain de personnes qui consacrent de gros moyens à cela.

On est à côté des principaux enjeux. Le mètre étalon désormais c’est Bill Gates, car il a les ressources mais plus encore il a l’organisation. Le but est d’être sur le terrain et d’être opérationnel.

Le système philanthropique Nord US et l’argent sont en train de l’emporter face à des systèmes qui sont bloqués.

Seul Bill Gates peut engager plus de moyens qu’une organisation comme l’OMS. Ce sont des gens comme cela qui se penchent sur le phénomène de la santé qui ont une véritable influence.

Par ailleurs, le fait que ce soit son argent fait qu’il y est d’autant plus attentif.

La philanthropie d’Etat de l’Asie, des grands hommes US, et des organisations philanthropiques islamiques, sont entrain de prendre de plus en plus d’importance et peuvent réellement peser.

Il va y avoir une influence non contrôlée des organisations islamiques françaises dans les sociétés françaises arabophones.

Ex : Financement d’installations médicales par les grandes organisations musulmanes françaises.



  1. En tant qu’acteur de la santé, quelles sont pour vous les conditions pour que la santé devienne un axe de rayonnement ?


Selon Laurent Alexandre, il faudrait un organisme fort qui soit capable de suivre une direction. Il faut une politique forte en amont avec des incitations.

La France bénéficie d’une autre forme de rayonnement grâce aux ONG.

Les déséquilibres sont la résultante de plusieurs interactions, de tabous, de la faute des politiques, et des asymétries de santé.



  1. Comment pensez-vous pouvoir contribuer à un tel chantier ? Quelles seraient les possibles modalités d’application ?


On ne peut pas convaincre les autres qu’on a meilleur système de santé. Les médias francophones entraînent une immigration spécifique (liée à la santé). C’est un effet paradoxal y compris parmi les malades, car malgré tout on a un système qui est performant. Or, les français ne s’en rendent plus compte. Ils ne paient rien et consomment autant qu’ils veulent. Par ailleurs, cette consommation des soins est très hétérogène entre les français.



  1. Nous avons constaté que le monde de la santé déplore un manque de dialogue avec la presse. Est-ce vrai ? Si oui avez-vous une explication pour cela ?

En France, les médias ne communiquent que sur deux axes. D’un part, on montre quelques technos et d’autre part les accidents, on oscille donc entre scandale et médecine de pointe.

De plus les médias traitent aussi du dérapage des comptes.

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Interview Journal Le Monde

Yves Manou

Le Monde


  1. Que pensez vous du système de santé français ?

Il doute sur le fait que le système de santé soit bon. Dans un système « parfait », il estime qu’il faudrait beaucoup de recherche fondamentale et de développement de l’industrie.


  1. Quels sujets non-médicaux abordez-vous dans votre journal ? Comment est-ce que vous développez les problématiques du système de santé français et sa place dans le monde ?

Le journal traite principalement des industries de santé et moins du reste.


  1. Quelles relations entretenez-vous avec les autres acteurs (médecins, pharmaciens, associations, hôpitaux, politiques, syndicats, patients, médias, ONG) … Quelle serait votre démarche pour communiquer avec ses acteurs dans le cadre de notre projet? Quels sont les acteurs du système avec lesquels vous pouvez avoir des stratégies d’alliance?

Il considère qu’il n’y a pas beaucoup de liens entre acteurs.

En ce qui concerne les relations au sein du journal Le Monde, cela n’est pas d’actualité non plus car les problématiques de santé sont traitées dans différentes rédactions.

Il souhaite en tous cas que cela se fasse.

Il n’y a pas de traitement unifié de l’information, ce qui ne gène personne ni au journal Le Monde ni en France.



  1. Pensez-vous qu’il serait possible d’adapter tout ou partie de notre modèle de santé français dans des pays en développement ?

Il pense qu’il faudrait déjà que cela marche chez nous, après quoi on verra si c’est exportable. Il est en tout cas favorable à une ouverture.


  1. En tant qu’acteur de la santé, quelles sont pour vous les conditions pour que la santé devienne un axe de rayonnement ?

Il doute que ce soit possible.


  1. Comment pensez vous pouvoir contribuer à un tel chantier ? Quelles seraient les possibles modalités d’application ? Pourriez vous envisager d’écrire des articles sur ce sujet ?

Il travaille sur des faits, pas des idées. Il faut donc que ça avance et que ça se concrétise pour que Le Monde communique dessus.


  1. Nous avons constaté que le monde de la santé déplore un manque de dialogue avec la presse. Est-ce vrai ? Si oui, avez-vous une explication pour cela ?

Les échanges avec les industries sont très variables, cela dépend de la culture de l’entreprise. Chacun va vers les médias pour obtenir quelque chose. Ils ne sont pas dans une logique de réalisation : ils n’utilisent les médias que pour communiquer quand tout va bien.

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Consultation de Pharmacien Sans Frontière






1. Rôle du comité scientifique ?

Le Comité Scientifique est un groupement de professionnels de compétences variées liées au secteur de la santé et plus particulièrement à la santé dans les pays en développement.

PSF-CI est sollicité par ses partenaires sur des sujets de plus en plus pointus nécessitant une expertise particulière: pharmacovigilance, nouveaux protocoles thérapeutiques concernant le sida, le paludisme et la tuberculose, ainsi que la prise en charge des maladies opportunistes.

Un réseau de personnes ressources dans tous les domaines d’expertise en santé publique est en effet aujourd’hui essentiel au développement de la qualité et de l’impact de ses programmes.

Le Comité Scientifique de PSFCI a notamment participé à l’élaboration d’un Diplôme Inter-Universitaire en collaboration avec l’Université Claude Bernard de Lyon 1, l’Université d’Auvergne de Clermont Ferrand 1 et l’Université Joseph Fourier de Grenoble sur « Les Politiques de santé et la gestion pharmaceutique dans les pays en développement ».

2. Rapport entre le comité international et les antennes internationales et départementales?

Le Comité International travaille sur de gros programmes co-financés par les bailleurs de fonds institutionnels de l’aide humanitaire (urgence) et de l’aide au développement (Commission Européenne, Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose, organismes de l’ONU comme l’OMS, l’UNICEF, le PNUD, le FNUAP, etc ).

La gestion de ces gros programmes pour l’accessibilité des populations à des médicaments de qualité exige des salariés à temps plein au siège (une trentaine), des volontaires-expatriés à temps plein sur le terrain (une trentaine) et des personnels locaux salariés (environ 450). Les ONG de solidarité internationale sont aujourd’hui tenues de rendre des comptes aux bailleurs de fonds et aux bénéficiaires, non seulement sur la transparence de leur gestion mais aussi sur la qualité et l’impact des programmes mis en place. De nombreuses actions de solidarité ont en effet créé plus de problèmes aux pays aidés qu’ils n’ont résolu de problèmes.

Les antennes internationales et départementales, tout en respectant la charte du mouvement PSF, travaillent sur des programmes plus petits et s’appuient principalement sur des bénévoles.

Des membres d’antennes internationales et départementales font partie du Conseil d’Administration du Comité International.

3. Rapport avec l’entité Cyclamed

Cyclamed a été créé par l’industrie pharmaceutique pour répondre à l’imposition de la Loi Lalonde, « pollueur/payeur » qui exige que les industries paient une taxe pour assurer la gestion de leurs déchets. Plutôt que de payer la taxe, l’industrie pharmaceutique a préféré créer une association, Cyclamed, chargée de collecter les DIM (déchets issus de médicaments).

Cyclamed a été créé en 1993 et, pour mieux convaincre le grand public de rapporter ses médicaments à la pharmacie, a basé l’essentiel de sa communication sur la ré-utilisation humanitaire des médicaments non utilisés (MNU).

A cette époque, PSF avait déjà compris que les MNU non seulement n’étaient pas adaptés aux problèmes de santé des pays du sud mais représentaient aussi un véritable danger de santé publique et un problème économique pour les pays en développement.

D’autant plus que depuis le début des années 1990, les pays en développement mettaient en place, sous l’égide de l’OMS, des Politiques Pharmaceutiques Nationales basées sur :

- une Liste Nationale de Médicaments Essentiels basée sur la liste modèle OMS et adaptée non seulement aux pathologies du pays mais aussi à la formation du personnel sanitaire. 95% des médicaments de ces listes sont des génériques.

- une Centrale Nationale d’Approvisionnement en Médicaments Essentiels (génériques pour la plupart) qui, pour faire des économies d’échelle, regroupe les commandes des Dépôts Régionaux qui fournissent les structures de santé,

- un système de recouvrement des coûts impliquant la communauté dans la gestion de son Centre de Santé en fonction de ses moyens, l’enjeu étant de recouvrer suffisamment de fonds pour renouveler les stocks de Médicaments Essentiels du centre.

PSF-CI aide à la mise en place de ces réseaux d’approvisionnement.

Dans ce contexte qui visait l’autonomie des pays pour l’accès de leurs populations aux médicaments essentiels, tout médicament en provenance de l’Etranger ne pouvait qu’avoir un effet pervers.

PSF-CI s’inscrivait donc immédiatement contre le volet dit « humanitaire » de Cyclamed.

Dès 1996, l’OMS éditait les premiers Principes Directeurs applicables aux dons de médicaments où il était notamment recommandé de ne pas utiliser de MNU ni d’échantillons médicaux dans le cadre de l’aide humanitaire. PSFCI a participé à la rédaction de la révision des Principes Directeurs sortie en 1999 et signé la charte OMS.

4. Position par rapport à l’amendement récent sur les MNU (médicaments non utilisés) ?

C’est avec beaucoup de soulagement que PSF-CI a appris que le Sénat français avait adopté, le 24 janvier 2007, l’amendement présenté par l’Assemblée Nationale visant à interdire l’utilisation humanitaire des médicaments non utilisés, les fameux MNU que de nombreuses associations françaises continuaient à déverser sur les centres de santé des pays pauvres, perturbant la mise en œuvre de Politiques Pharmaceutiques Nationales réglementées qui garantissent la qualité des médicaments et favorisant un marché illicite en pleine expansion. Depuis 1996, l’OMS et ses partenaires agissant dans le cadre de l’humanitaire et du développement demandaient l’arrêt de ces envois (Principes Directeurs applicables aux dons de médicaments, Art. 5 – http://www.whqlibdoc.who.int/hq/1999/WHO_EDM_PAR_99.4_fre.pdf )

Mais pourquoi donner un délai de 18 mois pour permettre aux « organismes concernés de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement » ? Ces sources d’approvisionnement existent depuis très longtemps et tous les intervenants de l’humanitaire et du développement les connaissent :

- Pour la toute première urgence, des kits de 1ère urgence dont le contenu a été défini par l’OMS et ses partenaires sont fournis par des centrales spécialisées en médicaments essentiels. Chaque kit contient le nécessaire pour soigner 10 000 personnes pendant 3 mois. Dans un cadre de post-urgence, il convient de vérifier auprès des comités de coordination et du Ministère de la santé, quels sont les médicaments habituellement utilisés par les professionnels de santé du/des pays et quels sont leurs fournisseurs afin de ne pas introduire de médicaments inconnus des médecins, infirmiers et patients.

- Quant à l’aide au développement, depuis le début des années 90 les pays ont mis en place des circuits d’approvisionnement et distribution de médicaments appartenant à une Liste Nationale de Médicaments Essentiels (LNME) définie par le Ministère de la Santé qui édite par ailleurs des protocoles thérapeutiques basés sur les médicaments de cette liste. Le regroupement des commandes pour satisfaire les besoins des centres de santé se fait au niveau national afin de réaliser des économies d’échelle. Dans le cadre de l’aide au développement qui vise l’autonomie future des pays, il est impératif de s’approvisionner à travers ces circuits officiels.

PSFCI se réjouit de ce vote mais aimerait que le respect des Principes Directeurs applicables aux dons de médicaments soit inscrit dans les textes de loi ainsi que le respect des Politiques Pharmaceutiques Nationales des pays en développement ou en situation de crise humanitaire.

Pharmaciens Sans Frontières Comité International lutte depuis plus de 10 ans pour l’interdiction de l’utilisation des médicaments non utilisés (MNU) dans le cadre de l’aide humanitaire et de l’aide au développement en insistant auprès des Ministères de la Santé successifs afin que la France respecte les Principes Directeurs applicables aux dons de médicaments de l’OMS élaborés en collaboration avec les principaux acteurs de l’aide internationale dont PSF-CI.

Inscrire ces Principes Directeurs dans les textes de loi permettrait d’exiger de tous les intervenants que les Politiques Pharmaceutiques Nationales des pays receveurs soient respectées. Car le respect de ces politiques pharmaceutiques est fondamental si l’on souhaite que toute la population des pays ait accès à des médicaments essentiels de qualité. Déstabiliser ces politiques pharmaceutiques par des dons revient à condamner des millions de personnes.

5. Quelles sont les principales sources de financement : partenaires institutionnels, partenaires privés, dons, cartes de voeux,…?

Grâce à la rigueur et au professionnalisme de ses actions, Pharmaciens Sans Frontières a acquis la confiance des bailleurs de fonds institutionnels et sa réputation auprès des Ministères de la Santé des pays en développement ou en situation de crise humanitaire n’est plus à faire.

Les principaux bailleurs de fonds institutionnels qui co-financent les programmes de PSF‑CI sont :

- ECHO - Service d’Aide Humanitaire de la Commission Européenne

- EUROPEAID – Office de la Coopération de la Commission Européenne

- PATS – Programme d’Appui Transitoire à la Santé de la Commission Européenne

- FED – Fonds Européen de Développement

- FONDS MONDIAL de lutte contre le Sida, le Paludisme et la Tuberculose

- MCNG – Mission Coopération Non Gouvernementale du Ministère des Affaires Etrangères français

- FNUAP – Fonds des Nations Unies pour l’Aide aux Populations

- PNUD – Programme des Nations Unies pour le Développement

- DFID – Department For International Development (UK)

- USAID – United States Agency for International Development (US)

- OMS – Organisation Mondiale de la Santé

- UNICEF – Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

Travailler avec des bailleurs de fonds institutionnels a permis à Pharmaciens Sans Frontières d’acquérir les compétences et la rigueur exigées pour mener à bien des programmes d’envergure en respectant des conditions et des critères d’éligibilité très stricts.

Les fonds d’origine privée de Pharmaciens Sans Frontières proviennent de dons et de la vente annuelle des cartes de vœux dans les pharmacies françaises.

Cette dernière source de fonds propres doit malheureusement s’accommoder de la concurrence de nombreuses associations et les revenus de cette vente annuelle s’étiolant d’année en année, Pharmaciens Sans Frontières doit aujourd’hui s’orienter vers des partenariats plus stables et plus réguliers.

Car les 15% de co-financements des programmes de développement, les évaluations initiales, les audits aux fournisseurs locaux, les analyses de médicaments collectés sur le terrain, les inter-programmes et tout le fonctionnement de l’association sont assumés sur fonds propres.

De plus en plus sollicitée par les autorités sanitaires des pays en développement pour un appui à la mise en œuvre de leur Politique Pharmaceutique Nationale, c’est quotidiennement que l’association se trouve dans la douloureuse obligation de répondre par la négative par manque de fonds.

Aujourd’hui, c’est pour pouvoir répondre plus souvent aux appels désespérés des populations et des autorités sanitaires des pays les plus pauvres que Pharmaciens Sans Frontières Comité International recherche des partenaires pour co-financer, avec ses partenaires institutionnels habituels, les programmes de développement qu’elle met en oeuvre.

Car dans un monde de plus en plus interactif où chacun dépend des autres, le développement concerne tous les acteurs de la société : société civile, entreprises privées et organismes gouvernementaux. Les intérêts de tous finissent par se rejoindre car nul ne peut se développer sans promouvoir le développement de l’autre.

C’est ainsi qu’on voit chaque jour de plus en plus de collectivités et d’entreprises privées soutenir des programmes humanitaires, non seulement dans un souci de marketing ou de défiscalisation mais aussi et surtout parce qu’elles savent participer ainsi à l’évolution vers le monde de demain et donc à leur propre évolution.

PSFCI est donc en recherche de partenariats avec diverses entreprises privées.

6. Quel est selon vous le rôle des ONG qui interviennent dans le domaine de la santé?

Les ONG médicales interviendront dans les domaines de leurs compétences particulières et selon les besoins exprimés par les partenaires locaux.

PSF est concerné par tous les domaines pharmaceutiques.

Le rôle de ces ONG est de pallier aux déficiences des gouvernements du Sud comme du Nord dans l’accès des populations aux soins de santé alors même que la santé est inscrite dans les droits de l’Homme. Les ONG représentent la contribution de la société civile (organisations non gouvernementales) à un monde plus respectueux des droits des êtres humains.

7. Existe t-il un axe commun des ONG santé ou y a t-il différentes approches?

Certaines ONG se spécialiseront plus dans des actions dites d’urgence qui correspondent à des actions de court terme pour aider lors de catastrophes naturelles (tsunami, tremblements de terre ou autres) ou humaines (guerres), d’autres préfèreront miser sur l’aide au développement pour accompagner les pays dans le développement d’actions visant leur autonomie.

Hormis les situations de toute première urgence (3 à 6 premières semaines) où il faut laisser les ONG médicales spécialisées en première urgence agir, PSF-CI travaille aussi bien en urgence qu’en développement en tant que spécialiste du médicament.

8. Hormis les ONG locales, avec quelles ONG avez-vous des liens forts? Sur quel type de missions êtes vous amenés à travailler?

Sur les terrains d’urgence chronique (guerres qui durent depuis plusieurs années), PSF-CI centralise les approvisionnements en médicaments non seulement pour les structures sanitaires du pays mais aussi pour les ONG médicales qui travaillent sur le pays. Un regroupement des commandes de tous les acteurs humanitaires permet en effet de faire des économies d’échelle conséquentes et les bailleurs de fonds des programmes humanitaires insistent pour que les approvisionnements en médicaments soient gérés par les professionnels du médicament, les pharmaciens, afin d’avoir une garantie de la qualité des produits utilisés sur les programmes qu’ils co-financent. La plupart des ONG médicales ont aussi compris qu’elles avaient tout à y gagner car si chacune d’entre elles devait procéder aux audits fournisseurs, lancer des appels d’offres conformément aux procédures exigées par les bailleurs de fonds et assurer la gestion et le monitoring, elles perdraient beaucoup de temps et d’argent et pourraient traiter moins de personnes.

Les grands programmes de lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose ont aussi permis un rapprochement de tous les acteurs de la solidarité car toutes les compétences doivent s’unir pour répondre à ces défis sanitaires.

La compétence particulière de PSF comme « responsable du médicament » rapproche donc l’association de tous les autres partenaires de la solidarité.

9. Partenaires institutionnels : sont ils de simples donateurs ou de réels collaborateurs?

Les défis sont énormes et devant ces défis tous doivent s’unir. Les partenaires institutionnels, qu’il s’agisse d’organismes de coopération des Etats ou de bailleurs de fonds, sont tous impliqués étroitement dans les programmes mis en place. Non seulement parce qu’ils doivent eux aussi rendre des comptes de l’utilisation des fonds qu’ils ont alloué aux ONG (transparence financière) mais aussi parce qu’ils ont une responsabilité à partager sur l’impact et la qualité de ces programmes. Les programmes, leur suivi, leur évolution sur la durée, sont donc discutés en permanence avec ces partenaires et les représentants de la société civile que sont les ONG.

10. Quels sont rapports avec le ministère de la santé et les institutions publiques de santé française?

PSFCI a plus de rapport avec le Ministère des Affaires Etrangères qui co-financent plusieurs de nos programmes de développement, qu’avec le Ministère de la Santé français parce que l’essentiel de nos actions sont à l’Etranger. Les relations avec le MAE sont les relations qui s’établissent entre deux partenaires qui ont le même souci : l’amélioration de l’accès aux soins de santé pour les populations des pays pauvres.

PSFCI sollicitait par contre régulièrement le Ministère de la Santé pour qu’il interdise les associations françaises d’exporter des MNU dans les pays tiers et pour insister sur le fait que les Principes Directeurs applicables aux dons de médicaments soient respectés. Sans succès il faut bien l’avouer.

Ce n’est qu’en février 2007 qu’une loi a été adoptée par le Sénat français pour interdire l’exportation de MNU.

Rien cependant au sujet des dons de médicaments inappropriés qui ne respectent pas les Politiques Pharmaceutiques des pays du sud.

11. Quel est votre rapport avec l’ordre des pharmaciens?

Très bons rapports avec l’Ordre des Pharmaciens français mais aussi avec les Ordres des Pharmaciens des pays où nous intervenons. Pharmaciens Sans Frontières représente un peu l’apport des pharmaciens à la solidarité internationale.

12. Quel est votre rapport avec l’industrie pharmaceutique?

Avec l’Industrie pharmaceutique de génériques, des rapports de clients à fournisseurs.

Avec l’Industrie pharmaceutique de médicaments de marque, nos intérêts ne sont, à priori, pas les mêmes car nous travaillons principalement avec des médicaments génériques et que ces médicaments sont achetés à travers des appels d’offres.

Cependant, les réseaux pharmaceutiques que nous mettons en place dans les pays du Sud pour permettre l’accès des populations à des médicaments de qualité, toutes les formations des personnels de ces réseaux, toutes les actions de sensibilisation des populations aux dangers des médicaments de la rue, aident à la lutte contre les trafics de médicaments et les contrefaçons qui aujourd’hui inondent les pays du Sud. Sur ce point, notre lutte rejoint celle de l’Industrie Pharmaceutique.

13. Quel est votre rapport avec le corps médical dans son ensemble?

Bonne dans l’ensemble. Chacun dans sa spécialité est un acteur de la santé. Si le médecin connaît mieux le corps humain, le pharmacien en revanche connaît mieux les médicaments, les effets secondaires, les interactions dangereuses, etc.

14. Existe t-il des acteurs avec lesquels vous êtes en contradiction?

Je suppose que vous voulez parler des acteurs de l’humanitaire.

Nous sommes contre toutes les associations, groupes ou individus qui ne respectent pas les Politiques Pharmaceutiques Nationales des pays et les Principes Directeurs applicables aux dons de médicaments et qui, sous couvert d’action humanitaire, créent de graves problèmes de santé publique à des pays déjà fragiles et décrédibilisent ainsi tous les acteurs sérieux de l’aide humanitaire quand ils ne détruisent pas carrément tous les efforts d’émancipation et d’autonomie des pays pauvres par des dons inappropriés.

15. Quelle est la perception à l’étranger de notre système de santé ?

Nous supposons que les populations du monde entier aimeraient pouvoir jouir du système de santé français actuel mais nous vous rappelons que la viabilité de ce système est fortement remise en cause aujourd’hui.

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