26 mai 2007



François Haab *– Conseiller politique UDF




1. Estimez-vous que la santé soit un axe de rayonnement stratégique de la France ? Penser vous que cette action puisse dépasser les clivages traditionnels ? Les problématiques de santé vous semblent-elle trop politisées (problème de la sécurité sociale, du financement de la rechercher, etc.) ? Un consensus est-il possible sur la valorisation du système de santé français à l’étranger ?

« Oui, j’en suis convaincu, la santé doit véritablement constituée un ‘pôle d’excellence’ en France. La santé un domaine capital, c’est le signe qu’un pays va bien ». Le docteur François Haab souligne alors qu’en France la santé rencontre un déficit de perception, connoté négativement dans les débats publics. Ainsi, elle est toujours associée au problème de financement de la sécurité sociale, aux scandales judiciaires ou à des faits mondains extraordinaires. Alors qu’en fait, « au lieu d’être pensé comme improductif, la santé devrait être perçu un secteur créateur de richesse, source de progrès ». Aussi, redorer le système de santé français ne peut que faire consensus au sein de la classe politique, car cela relève pleinement de l’intérêt général, mieux même, de l’intérêt supérieur de la nation.

Ces « pôles de santé », organisés au niveau régional, devrait coupler l’action des hôpitaux publics et centres de recherche sous la houlette d’une agence régionale de santé.

2. Comment situez-vous le système de santé français sur la scène internationale ? D’autres pays ont-ils à votre connaissance mis la santé au centre d’un dispositif stratégique ? Dans quelle mesure les groupes d’amitié et missions à l’étranger pourraient contribuer au rayonnement du système de santé français sur la scène internationale ?

« Le système de santé français est reconnu comme très efficient sur le plan curatif », si l’on s’en réfère aux indications de l’OMS précise François Haab, cependant il demeure encore balbutiant sur le plan de la prévention.

La représentation du système de santé diffère selon les pays, fonction d’a priori culturel. Ainsi, les pays scandinaves ont un système de santé des plus performants, et cela en grande partie du à leur culture sociale. A l’opposé, les pays de culture anglo-saxons, tels que les Etats-Unis

3. En temps que représentant du peuple français, comment vous inscrivez-vous dans cette la problématique ? Votre marge de manœuvre est-elle limitée ou potentiellement grande ? Quel groupe d’étude sur la santé vous semble le plus actif ?

Le programme de François Bayrou vise une régionalisation du système de santé. Cette vision pragmatique repose sur le constat simple : les régions français se différencient au point de vue démographique, clinique même. Il est prouvé statistiquement que certaines régions sont plus sensible aux problèmes de l’alcoolémie par exemple, la Bretagne notamment. Cela permettrait en outre de réaliser des économies d’échelle.

Comment faire ? Cette régionalisation du système de santé doit s’appuyer sur un référencement clair des besoins fonction des spécificités des régions, référencement qui doit donner lieu au développement d’agences régionales.

4. Quelles sont les corporations les plus actives de votre point de vue ? Estimez-vous avoir accueilli les témoigne d’un large panorama des corporations ?

Le LEEM est un partenaire important de fait. Les industries du médicament sont les organismes les plus visibles au plan international, alors que les hôpitaux public et centres de recherche sont dans l’ombre.

5. Quels sont les acteurs avec lesquels vous interagissez le plus ? Quels seraient les partenaires les plus a même de faciliter et d’encourager votre démarche ? Et à l’inverse de la freiner ? Pourriez bâtir des stratégies d’alliance avec l’ensemble des corporations ?

Les partenaires les plus a même de faciliter et d’encourager notre démarche sont à notre sens les régions.

6. Quelles seraient les possibles modalités d’application ? Comment pourriez-vous contribuer à un tel chantier?

Décentralisation.

7. Peut-on mobiliser l’opinion publique et les médias sur cette question ? Quels en sont les risques ?

« Un effort d’éducation doit être fait sur le long terme ». François Haab ajoute que cette réflexion devrait s’engager au niveau territorial, régional. Il est important de transformer la représentation du système de santé de par les usagers, qui l’associe trop aisément à une source de déficit.

Dialogue possible avec d’autres acteurs : Direction de la sécurité sociale (DSS), Fédération Hospitalière de France (FHF)


* Eléments de biographie:
  • Profession d’origine : chef de service à l'hôpital Tenon de Paris
  • Acteur majeur : Avec le député Jean-Luc Préel, député de la Vendée et Claire Nihoul-Fékété, chef du service à l'hôpital Necker Enfants-Malades à Paris, François Hab constitue l’un des maillons du réseau de François Bayrou dans le domaine de la santé
  • Centres d’intérêt : Système de santé, secteur hospitalier

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