31 mai 2007

Interview Le Quotidien du Médecin


Gérard Kouchner

Le Quotidien du médecin



  1. Comment est-ce que vous développez les problématiques du système de santé français et sa place dans le monde ?

La santé comme axe de rayonnement stratégique de la France est depuis longtemps dans les préoccupations des acteurs de la santé, en particulier suite à une étude du CREDEF publié il y a quelques années. Pour Gérard Kouchner, la santé est un axe de développement économique.

Les acteurs principaux de cette économie sont les médecins. Le dialogue est facile quand il s’agit d’axes médicaux. En revanche, là où on rencontre encore certaines difficultés, est lorsque nous abordons l’axe comptable. Selon Gérard Kouchner, on obtient peu par des discours coercitifs.

Le but actuel recherché est de mieux prescrire en essayant d’économiser. Gérard Kouchner nous rappelle qu’au-delà de la nécessité de répondre à un système de santé expérimenté, il faut aussi pouvoir faire tourner la machine économique. C’est justement là que se situe la faille du système actuel.

Un autre problème est la vision des médecins, tout comme du grand public, vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique. Celle-ci est trop souvent diabolisée. Il s’agit ici de mettre en place un travail de communication.


  1. Quelles relations entretenez-vous avec les partenaires non-médicaux (non médecins…) tels que les industries pharmaceutiques, associations de patients, ONG… ?

Le Quotidien du Médecin donne régulièrement la parole aux associations de patients, mais ne leur envoient pas le journal, car il est interdit d’envoyer des journaux pour des produits éthiques à des non médecins.

Les échanges d’information avec les associations de patients marchent mieux qu’avant.


3. Pensez-vous qu’il serait possible d’adapter tout ou partie de notre modèle de santé français dans des pays en développement ?


Hillary Clinton a tenté de le faire, et le résultat n’a pas été probant.

Pour les pays en voie de développement il s’agit d’une action absolument indispensable (il faut avoir un accès aux soins organisé et équitable). Ainsi, le frère de Gérard Kouchner avait fait une étude sur la possibilité d’importer le système de sécurité sociale au Gabon. Le résultat de cette étude démontrait d’ailleurs que c’était tout à fait applicable. Bien entendu, il faudrait mettre en place un système de cotisations très basses.


4. En tant qu’acteur de la santé, quelles sont pour vous les conditions pour que la santé devienne un axe de rayonnement ?


Pour Gérard Kouchner, le système marche plutôt bien. Les 35 heures sont en revanche un véritable problème. Globalement, le système pâtit d’une difficulté d’accès aux professionnels de la santé, dans le sens où il y a de moins en moins de médecins, entraînant de fait une inégalité dans la répartition des soins. L’accès à la médecine spécialisée est de plus en plus difficile.

Afin de financer la recherche et de redynamiser le secteur, il est également indispensable que l’industrie pharmaceutique vende ses médicaments à un très bon prix. Pour le moment, le délais d’obtention des prix en France est encore trop long, et trop influencé par la politique.

Enfin, la France n’a pas encore trouvé de moyens efficients pour financer l’innovation et la recherche.

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